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la Grange

La Grange dimiere d 'INCARVILLE avant sa restauration.

Une grange dîmièregrange dîmeresse, souvent aussi nommée grange aux dîmes dans les intitulés locaux, est un bâtiment qui avait pour fonction, entre autres, de servir à entreposer la collecte de la dîme, impôt de l'ancien régime portant principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l'Église catholique.

Bien que cet impôt puisse être versé aussi en argent, il était très souvent perçu en nature, un dixième de la récolte, qui était regroupé dans ces vastes granges dîmières dépendantes d'un monastère ou d'une autorité civile qui se chargeait ensuite de le redistribuer aux différents bénéficiaires de la région.

Il reste un certain nombre de ces granges, datant du xiie siècle au xviiie siècle, disséminées dans la campagne. Elles sont caractéristiques par leur surface importante, sur un plan rectangulaire, avec un très haut toit retombant près du sol.

 

Nouvellement restaurée , cette grange inaugurée en
2003 et devenue la maison des associations et joue le
rôle de lieu d'activité culturelle dela commune .
Y sont organisés les événements tels que la fête du pain
, et diverses expositions .

 

 

 

 

La Croix du Voeu

Croquis de Charles DUBOURG de 1863 de la porte d 'accés à la Grange dimiére .

 

En 1716 , les incarvillais formaient une petite communauté de 200 personnes environ.

Ils travaillaient aux travaux des champs acquittant aux différents seigneurs les nombreuses redevances qu 'ils leur devaient . Parmi toutes les redevances , figurait cet impôt sur le sel qui était un monopole d'état : la gabelle .. Ce sel , était entreposé dans des granges à sel où la population l'achetait déjà taxé. Ce sel était précieux et un élément stratégique car , à l ' époque , c 'était le seul moyen de conserver les aliments . On fabriquait des salaisons et l 'on salait poissons et viandes .

Les incarvillais devaient également s 'acquitter d 'un autre impôt qu 'était la taille ,prélevé dans toutes les familles du royaume. cet impôt servait à financer les efforts de guerre et seul la noblesse et le clergé en étaient dispensés.

Ils payaient également la dîme , impôt réservé au clergé et payé en nature tels que les produits agricoles . Une partie de cet impôt étant réservé aux desservants de l 'église saint Pierre et le restant était destiné aux religieux de l 'abbaye de fécamp.

Le blé et les différents produits agricoles étaient entreposés dans une grange . Cette grange située maintenant au 63 rue des prés dans laquelle on retrouve une trace en 1679 sous le nom de "grant grange" . Cette grange était close par un mur et l 'on y accédait par une porte cochère du XVIIeme siècle .

Toutes ces obligations de la part des incarvillais s' accompagnaient de quelques privilèges dans la forêt de Bord liée à la mise en valeur du domaine paroissial . En effet , l 'abbaye de Fécamp encourageait les défrichements aux X et XI eme siécle.

Ils obtenaient également le droit de récupérer du bois de la forêt et de faire paître leurs animaux. Ces droits furent vite codifiés et réglementés.

Au vu de l 'existence quotidienne difficile , les excès donnaient lieu à des condamnations et de nombreux procès pour vol de bois et braconnage furent dressés au XVII et XVIIIeme siécle.

Jusqu ' en 1726 plus d 'un quart des habitants furent condamnés .

Dés les débuts de l 'industrie drapière au XVIIIeme siècle , ces difficultés étaient bien présentes.

En 1789 , les habitants furent invités à noter toutes ces difficultés sur des cahiers de doléances mais malheureusement ces carnets n 'ont pas été conservés. Néammoins , une petite organisation municipale fut mise en place sans aucun doute liée aux droits que possédaient les incarvillais sur la forêt et sur l 'importance de l 'activité drapière .

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